mardi 23 juin 2015

Tais-toi.

Je suis, ou plutôt non, j'étais le ptit gros. J'étais le "poumba". J'étais le "PD"... J'étais "la tronche de premier de la classe". J'étais "le boulet" qui "ne sais pas jouer au foot".  J'étais le "SAF", le "Sans-Amis-Fixes". J'étais celui dont "on fracasse ta sœur si tu l'ouvre"... Je suis celui qui a perdu le droit à la parole à cinq ou six ans.

Je ne l'ouvre plus. Le fait de parler me terrorise. Je cache ça derrière des excuses bidons de politesse à la "toi-d'abord, je veux pas te couper la parole" ,  "je réfléchit avant de parler" ou encore "si tu veux mon avis t'as qu'à me le demander".

La vérité, c'est que je ne me sent plus le droit de parler depuis longtemps. Plus avec mon cœur, en tout cas. Quand il m'arrive de le faire, à moins de prendre beaucoup de temps et de prendre le temps de me calmer entre chaque phrases, voir entre chaque mot, je finit par fondre en larme ou me disloqué en paroles incohérentes.

Oh, parler de tout et de rien, ça je sais faire. Faire semblant que tout va bien, parler aux gens de la pluie, du beau temps, de mes emmerdes financières. Leur donner "des nouvelles". "Oui, j'ai un peu maigri, j'ai perdu des kilos, mon boulot, ma raison de vivre, ma copine et ma voiture, et toi, ça va cette dent de sagesse?^^"

La sincérité est devenu chose impossible sans tomber en miettes. Et j'ai tout perdu à cause de ça.

J'ai eu droit à des:
"Non, t'es pas trop gentil, c'est juste qu'avec les filles, t'es soumis. Et nous, on aime pas ça, faut que tu fasse un effort!"
"Je te quitte parce que tu ne me parles pas."
"Tu as attendu que notre couple soit finit pour me parler de ton enfance. T'es sérieux, là?"

Et je ne cite que celles qui sont au courant. Mais que suis-je donc censé faire? Pourquoi m'ont elles accompagné, si c’était pour me larguer, seul, au bord du chemin, quand j'apprenais enfin à l'ouvrir, maladroitement?

Je suis si nul que ça? Est-ce que je finirait par en trouver une qui ne s’ennuie pas avec moi? une qui veuille bien prendre le temps de m'écouter? Qui m'aime aussi pour mes défauts? Pas sûr. Je suis vraiment relou, quand je m'y met.

En tout cas,  il faut que j'arrive à réglé ce problème de conditionnement, et puisque personne ne voudrait dans quelqu'un dans mon état, j'y arriverai seul. J'y suis peut-être même presque arrivé, puisque j'ai recommencer à écrire. \o/
Encore un effort. J'emmerde mes détracteurs.

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