lundi 26 novembre 2012

La teuf, bien ou mal?

Ok, je me lève un peu tard. J'enchaine direct sur un péta... un nouvel article!

Les teufs. Qu'est-ce que c'est? La plupart des gens (ainsi que moi-même qui était un novice avant ce week-end) voit les teufs comme un attroupement de zombies drogués qui secouent la tête sur une musique électronique créée de toute pièce par un zombie drogué qui secoue la tête devant sa table de mixage.

Et en gros... c'est ça. Mais il ne faut pas mettre la charrue dans le même panier que les bœufs.

Déja, ce genre de soirée commence tard, dans les 22h -23h et se poursuit en général jusqu'au matin, vers 7h-8h alors je comprend qu'on parle de zombies quand des gens sont resté pendant 10h sur une piste de danse à bouger sur un rythme parfois soutenu! Il faut se mettre à leur place pour pouvoir juger et c'est ce que j'ai fait.

Samedi soir, je suis aller dans une soirée HADRA (festival/concert de "musique transe") à Bourgoin Jallieu.

J'vais vous décrire la soirée comme je l'ai vécu. Déjà on arrive vers 20h30 sur le site. Dans une soirée ou plutôt un concert "normal", à 20h30 t'es déjà a la bourre. Le temps que tu trouve à te garer, que tu te fume ta clope, que tu te fasse fouiller par les vigiles, que tu expliques pourquoi la chaine de ton porte-feuille est un antivol et pas une arme de destruction massive, que tu donne ton billet et que tu passe prendre une bière plaquée or à la buvette, en général, t'a perdu un bon moment de la première partie.

Là, c'est pas du tout la même chose. Quand tu arrive, tu te gare et là, tu commence en tout premier par... rencontré des gens. Bon, j'avoue qu'il y en a quelques uns, c'est pour te proposer de la drogue et d'autre pour te demander si t'en vends. Mais contrairement à ce qu'on peut penser, si tu dis non, le mec ne va pas insisté ou te vanter les effets de son truc. Et ça, ça m'a surpris. Je m'attendait à voir des dealers relous qui te disent "Aller, prend un ptit Taz, le premier, je te le file!" mais non.
C'est plutôt: "Hey, les mecs, vous cherchez quelque chose? Non? Si jamais, y'a un mec au bout du parking qu'a des trucs. Allez, à plus les gens, on se revoit à l'intérieur! "

Mais ce qui est le plus sympa, c'est que les gens n'ont pas peur les uns des autres. Dans ce genre d'endroit, c'est fini les regard en coin, fini l'hypocrisie contagieuse chronique de l'espèce humaine. Dans ce genre d'endroit, tu te sent juste comme un être au milieu de ses semblables. Tu parles, tu écoutes, tu vannes. Normal, quoi!

Et ça dure bien 2h! Tu rencontres quantité de gens qui vont, qui viennent, qui s’assoient avec toi pour partagé une bière ou un joint et puis quand t'es chaud, tu passe par la sécurité, qui te fouille sans être trop chiant!
"-T'as de la drogue, sur toi? -Ouais, j'ai un bout de shit. -Ça reste dans la voiture!"

Tu fais le tour de toi-même, tu reviens:
"-T'as de la drogue, sur toi? -Non. -Ok, c'est bon!"

En fait, le vigile veut juste pas le savoir, et ça, c'est cool. Une fois à l'intérieur, tu peut faire ton marché, y a plein de tee-shirt superbes couverts de fractales en tout genres. Faut aimer mais bon. C'est classe, quand même.

Et après, *voix caverneuse* "Vous pénétrez à présent dans l'antre de la débauuuuche!" Du moins c'est ce que pensent les bonnes gens.
Mais en vrai c'est pas ça du tout. Bien sur, 97% de la population autour de toi est soit perchée, soit ivre ou sur le point de l'être mais t'as pris le temps de passer prendre une bière plaquée or, alors tout va bien. Au début, moi j'ai eu tendance à me mettre à l'écart, un peu en hauteur pour voir l'aspect de la chose d'un angle plus large. Une scène, un groupe ou un DJ comme LunaRave qui lance de la musique aux sonorités très graves et très rythmés, et une foule de plusieurs centaines de personnes qui dansent coude à coude.

Ces gens... Je les ai trouvés beaux. Tous autant qu'ils sont! Chaque personne de cette énorme masse ondulante a sa propre danse, bouge à son propre rythme, suis son propre feeling. Et je sais que dans chaque tête se dessine un voyage différent. Certains ont le corps peinturluré, d'autres sont en costard, certains ont des dreadlocks, d'autres des tresses bien serrées. Certains sont couverts de bijoux, d'autre sont torse nu avec un simple sarouel en toile. Des peinture de corps fluorescente luisent dans la pénombre grâce aux UV des lampes noires. On voit toute sorte de personnages mais tous remuent leur corps sans complexe au rythme de la musique.

Moi-même qui ai en général un esprit que je veux observateur plutôt qu'interne aux choses, je me suis très vite laisser entrainé par la musique de Djemdi qui n'est absolument pas de la musique électronique ! Ce sont des gens qui jouent avec des percussions, des didgeridoo, des Djembe et principalement avec leur cœurs. Et ce que j'ai trouvé géniale dans ce groupe, c'est que chaque instrument à son propre rythme, et donc que chaque personne peut y trouver le rythme qui lui convient.

Bon, j'avoue, j'ai bu une bière et fumé un joint avant d'entré, mais en toute honnêteté, je n'en aurai pas eu besoin. J'ai commencer à voyager, à mon tour. J'ai fermé les yeux, en hochant la tête, au début, puis rapidement, tout mon corps s'est mis à se balancer, puis mes pieds à bouger.
Je sentait le contact des gens autour de moi qui bougeaient aussi, leur peau touchant la mienne par endroit, créant chaque fois une liaison aussi éphémère qu'importante qui sert d'aiguillage à notre voyage intérieur.

Et le temps passe. Les disque jockey se succède et s'enchaine sans qu'on s'en rendent compte. Et au bout d'un moment t'en peux plus. Tes jambes te font mal, le voyage arrive à destination, tu ré-ouvre les yeux, ce rythme là ne te convient plus assez. Alors tu sort de la salle, tu sort fumé une clope, discuté avec un, deux ou trois parfaits inconnus. Leur payer une bière, te faire payer un joint. Et quand tu te sent reposer, tu y retourne, le rythme à changer, c'est sur, c'est plus le même DJ que quand t'es sorti. Mais ce nouveau rythme te parle alors tu retourne dans la fosse et tu ferme de nouveau les yeux. T'as aucune idée du temps qui passe, il est peut-être 2h ou 3h du mat'?

Au fond tu t'en fou. Tes jambes te font mal, ça tu le sais, t'as l'impression qu'elles vont te lâcher d'un instant à l'autre mais c'est pas grave, tu continu de te balader quelque part dans le fond de ton esprit, dans un pays qui t'appartient et tu bouge.

De temps à autre, j’ouvrai les yeux et je regardait les gens autour de moi. Et y avait toujours quelqu'un que je trouvais parfait. Tantôt un mec incroyablement bien bâti, le torse et le dos couvert de tatouages magnifiques, tantôt une fille pas forcément un canon de beauté, mais au charme envoutant et avec des piercing que je n'aurais jamais imaginés. Un vieux qui se trémousse les yeux fermés et le sourire jusqu'aux oreilles.
Parfois je croisait le regard de quelqu'un qui bloquait depuis 3 minutes en mode "What the fuck?!" sur le point d’interrogation jaune fluo que des amis m'avais peint sur la joue.

Et puis les gens vont se coucher, les uns après les autres, ça doit être 5 ou 6h du mat', peut-être même déja 7h. Peu importe. Moi, j'avais décidé de rester jusqu'au bout. La piste se parsème. Les gens s'espacent pour vivre la fin de leur voyage en paix.

Et puis viens l'heure fatidique où la musique s'arrête et où les vigiles à bout de nerfs essaient désespérément de faire sortir les quelques relous qui ne veulent pas revenir au monde réel. Parce que ça, quelque soit le milieu ou le style musical, y'en a toujours quelques uns, on y peut rien.Quand je suis sorti, il faisait jour. C'était 8h du matin. Je discute de ma nuit avec des gens que je ne connais pas. Et je rejoint mes amis dans un van pour dormir quelques heures avant de partir.

Alors voilà. Je suis aller en teuf pour la première fois et mon esprit s'en remet doucement. Je comprend à présent ce milieu et ces gens, qui sont en général considéré par la société comme des cas sociaux ou des déchets.

J'en revient à mon premier terme. J'avais appeler ça des zombies, si ma mémoire est bonne. Des zombies drogués qui secouent la tête devant un DJ. Aujourd'hui, je me rend compte de mon erreur. Ces gens sont au final bien plus vivants que ceux qui se complaisent dans leur routine familiale de bon petits consommateurs.

En gros, j'ai passer un excellent week-end qui m'a fait découvrir un monde que je ne connaissais pas.

Pour savoir si vous seriez réceptif à ce genre de soirée, je vous conseille d'écouté Lunarave, Astral Projection ou Djemdi et si une partie quelconque de votre corps se met à remuer alors que vous écoutez, je vous conseille d'y aller!

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